Oui, ton repproche est fondé.
A vrai dire, pour les décors, il y a un décalage entre les images de synthèses, les vaisseaux que l'on voit bien se balader au-dessus de la ville, et ce que l'on retrouve par la suite lors des scènes sur Caprica nettement plus classique. Au-delà des problèmes de budget, inhérent à toute série du genre, il y a une réelle originalité, mais plus subtile, qui s'attache à des détails de formes et de couleurs (voir l'appartement de Starbuck par exemple). Et toujours dans l'esprit de rester en contact avec une origine terrienne, pour nous incontestable, mais légendaire pour eux (les 24 heures de la journées, les mythologies, etc...).
Et ça rejoint le point central qui touche les costumes et le reste ; cette volonté de retrouver une atmosphère de sueur et de tôle froissée de la deuxième guerre mondiale, de chaque fois en revenir à la source, à l'humanité, sans trop en faire, car l'essentiel est toujours au fond des êtres : c'est aussi ça, la guerre contre les machines.
Brut. Dur. Epique. Beau. Je ne vais pas défendre l'affaire de la cohérence architecturale et vestimentaire, pour laquelle tu as raison de le noter, mais la force dégagée par l'enjeu de cette série a suffit à mon immersion. Par dessus tout, le jeu des acteurs, bien au-dessus de tout ce que j'ai vu en terme de série depuis de longues années.
Le costume cravate, c'est, dans le pilote au moins, le symbole du civil. Le costume bleu à col officier (très simple), celui du militaire. Les deux camps sont désignés, les problématiques peuvent se construire là-dessus, pas besoin de trop en faire ; c'est la politique de BSG.
Si tu compares à Babylon 5, ou là, l'effort du détail sur les décors et les costumes et éblouissant, en revanche, les personnages sont plus superficiels, presque stéréotypés, et l'aventure n'est pas ressentie de la même manière. L'objectif est différent ; c'est un space opera classique, qui tend vers le conte, tout en gardant certaines règles de SF.
Battlestar Galactica se veut plus sombre, plus engagé, plus direct mais bien moins manichéen, et plus subtile dans le jeu des sentiments et des personnages.
Peut-être devrais-tu essayer de retourner vers la série et accepter ce que tu repproches comme ses conventions.
Si tu le souhaites, tu peux lire l'essai que j'ai écrit sur la SF Epique :
http://amiralaria.free.fr/PU/sf_epique.pdf
Quoiqu'il en soit, je suis content que tu aies exprimé plus clairement tes idées
