Le sous-lieutenant Alan Garett faillit avaler son café de travers en écoutant le flash d'informations spéciales diffusé et écouté par les pilotes dans le quartier des officiers. Il étouffa un juron à l'encontre de Mathilda Torendt, ex-députée du parlement Capricain, candidate au poste de "Responsable civil" de la Flotte en fuite, sous la protection du Battlestar Ouranos, qui proposait dans son programme de revenir dans l'espace colonial pour tenter d'entrer en contact et de capituler à l'ennemi, baisser les armes devant les Cylons ! Alan n'en croyait pas ses oreilles, que quelqu'un dans la Flotte puisse avoir de telles opinions le révulsait, et il avait un malin plaisir à imaginer la réaction du Commandant Süskind si la députée Torendt venait à être élue. Pour lui, cette femme faisait fi du dévouement et du courage des personnels militaires qui se tenaient prêt à une éventuelle contre-attaque, et surtout, prêt à sacrifier leurs vies pour mettre le reste de la Flotte à l'abri le temps d'un saut PRL...

Garett se leva et enfila sa combinaison de Viper, c'était à son tour de sortir en patrouille, et cette fois, c'était au sous-lieutenant Sam Lécasse, dit Spectre, de l'accompagner. Les deux hommes s'entendaient plutôt bien, et ne partageaient certainement pas l'opinion des défaitistes, qui n'étaient, aux yeux d'Alan, qu'une bande de traîtres bons pour le peloton d'exécution. Habillé, Garett se regarda dans le miroir de son casier, près de sa couchette. Pendant un instant, il essaya de se souvenir de ce qu'il avait fait les jours qui précédèrent l'attaque, quel était son emploi du temps, sa routine, avant d'embarquer sur l'Ouranos pour quatre mois. Caprica, ses fleuves, ses forêts, Caprica city, la capitale, ses théâtres, ses bars, ses faubourgs, son vacarme, tout ça lui manquait, même les odeurs peu enviables des camions d'éboueurs qui passaient par son quartier. Alan habitait un petit appartement dans un bloc résidentiel d'un quartier assez pauvre, majoritairement peuplé par des gens en difficulté financières, au chômage, ou encore des criminels, recelleurs, parieurs, usuriers et autres dealers de drogue. Cette ambiance de vie, de chaos organisé, qu'il quittait chaque jour, dans son uniforme impeccablement repassé pour se rendre à l'Académie des pilotes, dans une zone militaire du complexe étudiant et culturel de la ville, ses trajets quotidiens dans les transports en commun, tout cela contrastait avec le vide des couloirs de l'Ouranos, à cette heure là.

Lécasse était déjà réveillé et terminait lui aussi de se préparer. Tous deux, casques en main, quittèrent la salle de repos des officiers et empruntèrent le couloir menant au hangar où les attendaient leurs deux Viper Mark II, armement vérifié et réservoir plein, prêts à décoller.
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Et aux Noms des Dieux ? Vive la Coloniale !